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Les derniers articles ci-dessous :

    Hoazin.fr : le blog de Catherine Levesque

    6 septembre 2011  |  Catherine L.  
    Samedi dernier, jolie randonnée dans le Layon à la découverte du quarts-de-chaume, un doux nectar issu du chenin. Depuis, ça suit son petit bonhomme de chenin.

     

    Est-ce l’effet de Vignes, vins & randos du week-end dernier ? Ce soir, on a failli innover avec « Piscine, guinguette & Picon » Mais nous nous sommes contentées de la guinguette… et du Picon. Trop de monde à la caisse du Carré d’Ô, possiblement trop de monde dans l’eau, bref, on a rebroussé chemin, direction le pont Wilson. Tours-sur-Loire va bientôt fermer, après tout, il faut en profiter jusqu’au week-end de clôture, qui sera marqué par le marché Convergences bio. Au passage, j’ai adhéré à Slow Food hier et participé à ma première réunion du Convivium Tours-Val de Loire, conviviale, gourmande et engagée. J’ai frappé à la bonne porte et ça promet de bons moments.

    L’été s’effrite et la rentrée, même sans cartable, nous apporte son lot de nouveautés, comme pour compenser la baisse de luminosité, la morosité sociale et l’austérité annoncée. De bons films (Honoré, Téchiné…), d’excellents romans (ma moitié m’a offert le nouveau Emmanuel Carrère) et des CD à savourer. Découvert hier, même si ça date un peu, celui de Laetitia Velma, produite par Dominique A, qui réapparaît pour l’occasion avec quelques concerts à ses côtés, avant sa propre tournée prévue en 2012 (au Châtelet, au Lieu unique… yes !). Séduction immédiate, influence oblige.

    Une rentrée culturellement foisonnante, donc, au moment même où il faut se remettre à bosser. C’est malin. Aller au ciné avec un iPod sur les oreilles et un bon bouquin, je ne vois que ça. Ben oui, mais comment je vais faire pour nager si j’ai les mains prises ?

    29 août 2011  |  Catherine L.  

    Ce week-end, pèlerinage annuel à Chaumont-sur-Loire. A croire qu’il y règne un micro-climat. Depuis dix ans que je fréquente ce lieu magique, le soleil y a toujours régné, plus ou moins puissant, parfois écrasant. Pèlerinage avec Marie et Fred, évidemment, sans qui la visite méthodique des 24 jardins perd de sa saveur. Un détour par le Vallon des brumes, une pause au bar des glaces aux parfums improbables et le bonheur est à son comble. On peut alors s’en retourner à Tours et trinquer autour d’un pétillant.
    Sur le thème de « l’art de la biodiversité heureuse », quelques belles trouvailles pour cette 20e édition : Lucy in the sky, fantastique jardin urbain fait de cageots et d’épiphytes avec vue sur des métropoles ; Le Laboratoire, ou comment un jardin renaît après un cataclysme ; Sculptillonnages, jardin inventif et ludique avec des « champicomposteurs » et autres inventions à l’attention de la petite faune : tournesol abri à abeilles solitaires, abreuvoir à papillons, réservoir à nourriture pour oiseaux ; La Transparence du ver et ses tunnels de branchages, « le corps sous terre et la tête à fleur de tige ». Le prix de la créativité pourrait revenir au jardin « Manier avec précaution », métaphore médicale des menaces qui pèsent sur la nature, plantée de perfusions et de béquilles autour d’un lit végétalisé où l’on s’allongerait volontiers pour quelques soins. En écho à cet hôpital de verdure, Le Jardin des plantes disparues évoque un cimetière militaire avec ses alignements d’étiquettes portant le nom scientifique d’espèces botaniques disparues. Enfin, on citera pour son pragmatisme écologique Le Jardin à la rue, où les stations de lagunage longent le trottoir, où des liants à base d’algues remplacent le bitume, où des baobabs ventrus récupèrent les eaux de pluie…
    Pendants frivoles de ces préoccupations légitimes, « Le Bijou » de Loulou de la falaise, scintillant et coloré, et la roulotte de « Mme Irma » offrent une bouffée de fantaisie dans ce haut lieu culturel et cultural.

    25 août 2011  |  Catherine L.  

    Des couleurs pop et acidulées comme dans la première partie des Bien Aimés. Hommage à Béatrice Myself, croisée ce matin, sur son petit vélo. Légère et grave comme une chanson d'Alex Beaupain.

    Des années que je n’avais pas entendu ce morceau. Quinze ans peut-être ? « Love at first sight » des Gist. J’avais même réussi à dénicher le 45 tours de ce qui inspira l’une de mes chansons préférées d’Etienne Daho, « Paris le Flore ». J’ai tout de suite reconnu le début. Comme le parfum d’un amour trop aimé qui ravive des souvenirs. Habit rouge, Patchouli Patch. Quand bien même je remettrais la main sur ce vinyle, je n’ai plus de platine pour le passer et poser le diamant du bras fébrilement sur le premier sillon – surtout, ne pas rater l’intro avec les cris de moineaux et de corneilles (j’imagine un paysage de labour en hiver). En bonne compulsive que je suis, me voilà réduite à l’écouter sur YouTube, comme l’adolescente transie que je fus devant le bel Etienne, dont la coupe, à l’époque, n’était pas sans rappeler celle du non moins beau Louis Garrel.
    Adolescent, on le redevient devant un film de Christophe Honoré, a fortiori devant Les Bien Aimés, titre à la fois simple et précieux – qui ose encore, ma foi, désigner ainsi son adoré(e) ? Ça captive, ça palpite, on aimerait que ça dure tant c’est limpide et tant on s’y retrouve, malgré des époques et des lieux qu’on n’a pas forcément connus. L’hôtel Kuntz, j’en mettrais ma main à couper, va devenir un mythe. J’ai vérifié : il existe. Dans le 10e, pas très loin de mon ancien appartement. Je meurs d’envie d’y réserver une chambre avec un vieil amant, les escarpins en moins ! C’est 74 euros la twin avec une déco ringard. La réclame, sur Internet, y garantit « un souvenir inoubliable ». Quant à la rue Stephenson, située à la Goutte d’Or, elle porte le nom de l’ingénieur anglais qui construisit la première locomotive. « I was waiting at the station when the train came in », chante Stuart Moxham dans le générique de fin. Ça tombe bien.

    23 août 2011  |  Catherine L.  

    J’ai pas mal traîné mes guêtres dans l’estuaire de la Loire, cet été. Ça change un peu du val. J’avais découvert dans un premier temps avec étonnement L’Observatoire de Kawamata, à Lavau-sur-Loire, qui offre, outre une balade confortable à travers les roselières, sur un platelage en bois, une vue insolite sur les prairies inondables et les alentours.
    Samedi dernier, j’ai exploré la rive sud, de l’autre côté de l’eau comme on dit là-bas. Je voulais fouler le sol de la pêcherie traditionnelle de Corsept, inaugurée il y a un an par la commune, qui la loue toute l’année au port de la Maison verte. Le temps était superbe, le soleil écrasant, c’était mortes eaux et les oiseaux picoraient nombreux sur les vasières : avocettes, tadornes, huîtriers, courlis… Sur les ruines d’une ancienne pêcherie reposait une belle brochette d’échassiers – héron cendré, héron garde-boeuf, aigrette garzette – aux côtés des intrus cormoran et goéland. Au loin a décollé le Beluga d’Airbus, un gros avion cargo qui transporte des fuselages et autres pièces de puzzles aéronautiques. On voit souvent planer sa silhouette caractéristique dans le ciel changeant de l’estuaire. Je ne me lasse pas d’observer en vol ce sosie aérien du cétacé, qui semble toujours trop chargé.
    J’ai été séduite par la pêcherie communale, et je ne suis pas la seule, puisqu’elle a été louée 88 fois depuis le début de l’année, le temps d’une marée (moyennant 30 euros). Sa silhouette à elle m’évoque celle d’une araignée dont le carrelet serait la toile. Il n’est pas difficile de relever ce large filet carré qui capture bien souvent des mulets, des anguilles et des poissons plats.
    Cinq cents mètres en aval, l’Observatoire des géants industriels a dépaysé mes jumelles. Une table d’orientation très bien faite décrypte le paysage industriel complexe et touffu qui s’offre à nos mirettes, rive nord. On comprend enfin le rôle précis des nombreux terminaux : l’un pour le charbon, l’autre pour les denrées agricoles… Et les gros cargos de filer sur l’eau. C’est précisément en contrebas que passera bientôt l’itinéraire de la Loire à vélo.

    13 août 2011  |  Catherine L.  

    La gare de Saintes, aujourd'hui même, conforme à la vignette de la page 45 du Perroquet des Batignolles…

    Il m’est arrivé un truc étrange hier. Pour la première fois de ma vie, je suis allée me balader à Saintes, petite ville coquette de Charente-Maritime. L’après-midi, je me glisse sur mon transat, au bord de la piscine, pour poursuivre la lecture de ma BD, Le Perroquet des Batignolles. Et paf, ne voilà-t-il pas que l’évêque de Saintes convoque Oscar, le héros qui ressemble à Tintin ! Deux pages plus tard, voici Oscar Moulinet, preneur de son à Radio France, à la gare de Saintes… et bientôt en quête de la cathédrale Saint-Pierre, celle-là même que j’avais le matin-même dans le viseur. « Il n’y a pas de coïncidences, l’usage de ce mot est l’apanage des ignorants », a écrit Paul Auster. Mais « la superstition est l’art de se mettre en règle avec les coïncidences », pourrait rétorquer Cocteau !
    Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé cette BD, les dessins de Stanislas, et j’attends impatiemment la suite de « l’énignatique Monsieur Schmutz ». Apparemment, il y aura quatre autres tomes. Si quelqu’un connaît la date de parution, je suis preneuse ! Malheureusement, j’ai beau aimer les palmipèdes, je n’avais pas de canard doré dans mon album, qui m’aurait donné droit à une planche originale…

    5 août 2011  |  Catherine L.  

    J’avais adoré Kitchen Stories, un film norvégien insolite qui dépeignait un Institut suédois en visite dans le village de Landstad en vue d’étudier la routine des hommes célibataires dans leurs cuisines. On y voyait un observateur appliqué, juché sur une chaise d’arbitre de tennis, observant les faits et gestes d’un paysan solitaire à ses fourneaux. Ce comique burlesque et doux amer, qui n’est pas sans rappeler l’univers du Finlandais Arto Paasilinna, se retrouve dans Happy, happy, bien qu’il s’agisse ici d’un premier long métrage. Dans un paysage enneigé, un couple un peu moribond voit s’installer de nouveaux voisins, quarantenaires comme eux, a priori épanoui. Kaia, joviale à l’envi, leur dévoile rapidement ses frustrations conjugales. Ce qu’on ne comprend pas forcément dans le film, c’est qu’elle incarne le positivisme inébranlable des Happy Christians, une communauté du sud de la Norvège à l’optimisme forcené. Derrière la psychologie un peu simpliste des quatre protagonistes et de leurs enfants se cache une vision pour le moins caustique de la vie de couple, avec cette fraîcheur – et pas seulement météorologique ! – propre aux Scandinaves. Le tout entrecoupé de chants d’un quatuor déconcertant qui ajoute à la singularité de l’ensemble.