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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    Posts Tagged ‘Pierrick Sorin’

    Une photo de Pierrick SorinC’est un bout du monde comme il en existe des milliers d’autres, une avancée des terres dans la mer qui suffit à lui conférer quelque intérêt, la dernière pointe formée par le littoral avant l’estuaire et Saint-Nazaire. En voyant la mer démontée, je pense à Kamakura, un mois plus tôt, une autre baie en bordure d’un Pacifique qui ne l’est guère pour les Japonais. Au large, des vraquiers posés tels deux gros Lego semblent renoncer à franchir la ligne d’horizon. A bonne distance l’un de l’autre, ils demeureront immobiles jusqu’au lendemain.

    Quand j’étais enfant, une promenade à la pointe Saint-Gildas sonnait comme quelque chose de solennel. Il fallait faire un peu de voiture. Nous dépassions Pornic, frontière au-delà de laquelle les bourgs se teintaient d’exotisme. La côte était plus rocheuse, constellées de berniques que nous arrachions à leur support minéral pour en faire de savoureuses poêlées. De berniques, au sud de Pornic, il n’y en avait point. Pas plus qu’il n’y avait de « grains de café », doux coquillages à l’ourlet crénelé que ma mère traquait sur le sable mouillé. Le blockhaus, immuable et mystérieux, ajoutait probablement à la singularité du lieu. Depuis le petit balcon de notre hôtel, je regarde l’imprenable bunker, partie prenante du paysage. Jamais, alors que je jouais à me faire peur à l’intérieur, je n’aurais imaginé possible de passer le jour de Noël à cet endroit. La pointe Saint-Gildas, figée dans mon imaginaire d’enfant, n’existe que l’été.

    Photo : Partie de volley (avec Michel) à La Bernerie. Œuvre (mythique) du Nantais Pierrick Sorin. © Pierrick Sorin.

    Crêpetown, à NantesElle est arrivée de la capitale avec une Samsonite rouge récupérée en bas de son immeuble parisien, au rebus. Son usage s’est avéré moins commode qu’il y paraissait. La valise en simili-Bakélite, de taille modeste, tient plus du vanity case. Elle est lourde à vide et, au retour, nous nous sommes relayées pour la porter en longeant le fil rose du Voyage à Nantes. Trop tard pour Le Carrousel des mondes marins, impressionnant manège abyssal dont j’ai vu les créatures grandir dans l’antre des Machines de l’île. Trop tard pour les théâtres optiques de Pierrick Sorin au Hangar 32. Alors nous investissons l’une des nombreuses tables de La Cantine de Nantes. Rien à voir avec l’espace de coworking ! Là, c’est l’heure de l’apéro et on y propose un mojito à 5 €. Irrésistible, surtout sur fond de musique cubaine. Voilà qui ravive de bons souvenirs d’un lointain voyage. J’observe les étonnantes chaises de métal sur lesquelles s’enroulent des mètres et des mètres de film étirable. Au final, l’ensemble s’avère solide et les toits sont conçus de la même manière par les scénographes, des designers hollandais. Le soleil s’évanouit sur les anneaux de Buren, quai des Antilles.

    Le lendemain, c’est à Crêpetown que nous avons fait étape, sans l’avoir vraiment programmé. La plus grande crêperie du monde dans les anciennes halles Alstom de l’île de Nantes ! Un DJ black imperturbable mixe des vieux tubes de la Motown. Moi, j’y reconnais Bécaud, Claude François… Ce sympathique lieu de restauration, éphémère lui aussi, cohabite avec une friperie et un atelier de sérigraphie.

    Parce que la gare est notre destination ultime, ce dimanche-là, nous échouons pour finir sur un transat du Lieu unique. Un classique dont je ne parviens pas encore à me lasser, après un petit tour dans la librairie. J’entame la lecture de Place publique pour la première fois. Le dossier porte sur les rapports entre Nantes et le muscadet : la fin du dédain, annonce la couverture. Désolée, il fait si chaud que moi, je sirote une bière blanche.

    Je me suis bien a-musée au Grand Palais ! J’ai fait du lèche-vitrine devant les joujoux de l’exposition Des jouets et des hommes, présentée jusqu’au 23 janvier. J’avoue que j’y allais avant tout parce que le vidéaste Pierrick Sorin, dont j’adore le travail, y est l’un des directeurs artistiques. Je me suis donc régalée de ses petits théâtres optiques, de ses vidéos toutes personnelles mettant en scène des jouets, quand ce n’est pas lui qui se met en scène dans des jouets (la maison de poupée, par exemple).
    Au-delà de ces petits amusements (qui n’amusent d’ailleurs pas toujours les enfants), quelque mille jouets sont exposés, dont certains remontent… à l’Antiquité. Parmi les œuvres qui ont attiré mon attention, celles du photographe coréen JeongMee Yoon, The Pink and Blue Projects, où il immortalise une fillette entourée d’objets roses et un garçon entouré d’objets bleus.
    Autre coup de cœur, le Barbie Foot de Chloé Ruchon, « customisation d’un baby-foot dans lequel les figurines de joueur de foot en aluminium ont été remplacées par des Barbies footballeuses ». Un grosse lacune néanmoins, dans les jouets représentés : je n’y ai pas retrouvé mon Kiki, le kiki de tous les kikis ! Une chose que j’ignorais : le Kiki, comme beaucoup d’autres joujoux de mon époque, est japonais.
    Et parce que les jouets peuvent s’avérer dangereux, l’ONG Women in Europe for a Common Future (WECF) installera le 16 novembre, à Paris, un laboratoire éphémère pour les tester gratuitement. Nombreux sont ceux qui contiennent en effet des substances nocives pour la santé. Vous en saurez bientôt plus sur le site de La Maison du cancer… Ça se passera de 13 h à 17 h, place Edmond-Michelet, face à Beaubourg.