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    © Laurent Thurin-Nal / MK2

    Dans Rumba, on dansait et on tombait beaucoup. Dans La Fée, on danse et on court beaucoup. On vole aussi dans tous les sens du terme. On rit de bon coeur devant une grammaire visuelle qui ferait pâlir Tati de jalousie. Pour les amateurs de héros dégingandés qui ont aussi vu L’Iceberg, ce nouveau film d’Abel & Gordon, plus abouti, raconte la rencontre fondatrice des deux protagonistes, Dom et Fiona, gauches et mutiques. Lui est gardien de nuit dans un hôtel désuet de la rue des Amoureux, au Havre. Elle est fée. Mais une fée maladroite, pour ne pas dire incompétente… Une fée qui tombe enceinte d’un coup de baguette magique.

    Contrairement à Tati ou à Pierre Etaix, dont les gags sont très écrits, Abel & Gordon disent trouver leurs gags en jouant, en improvisant avec leurs corps, volontiers dénudés, dans des plans souvent fixes rythmés par leurs mouvements chorégraphiés, millimétrés. La scène de danse sous l’eau avec des méduses en sac plastique risque de faire date dans l’histoire du cinéma burlesque, où la poésie nourrit le rire autant que les effets spéciaux… artisanaux. La scène de bringue dans le bar (« L’amour flou », alias « Chez Marie-Louise » pour les Havrais) avec l’équipe de rugbywomen locale, les Dieselles (qui existe vraiment), n’est pas sans rappeler la fin éméchée au Royal Garden dans le Playtime de Tati. Savoureuses également, les scènes récurrentes à la sortie de l’asile (situé dans l’hôtel de ville du Havre), où les malades fument comme des pompiers en toute liberté.

    Comme dans Les Vacances de M. Hulot, l’hôtel joue un rôle central. L’équipe décor a créé une façade si crédible, dans le quartier Perret, que plusieurs clients potentiels ont appuyé sur la fausse sonnette ! Irréaliste, le cinéma burlesque ?