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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    août, 2013

    Squelette londonienVous est-il déjà arrivé d’avoir la sensation d’habiter un corps neuf, en dehors des (rares) fois où l’on tombe amoureux jusque dans ses os ? J’ai un peu cette impression en sortant de chez l’ostéopathe, qui tente de réconcilier mes lombaires avec mes cervicales. Au prix de quelques exercices bluffants prodigués avec la dextérité d’un magicien, il a remarqué un truc que personne n’a vu jusqu’ici, hormis une copine croisée ce matin qui m’a gentiment trouvée « de traviole depuis quelque temps » : j’ai la tête penchée d’un côté. Et comme les yeux aiment regarder à l’horizontale, mon corps compense en un étrange équilibre visiblement très personnel. Un moment donné, Emilie Joly (eh oui, c’est le nom de ma podologue et, non, elle n’a pas de lapins bleus dans sa salle d’attente) m’a fabriqué des semelles pour compenser la bascule de mon bassin (de traviole lui aussi). Maintenant que j’ai la tête droite, je peux les jeter dans la Loire avec toute l’ingratitude des gens qui se croient guéris. Les pieds, la tête. J’ai une nette préférence pour la seconde, mais j’apprends à considérer les premiers à leur juste valeur. Entre les deux, il y a un tas de trucs sur lesquels on gagne à s’attarder, comme l’explique fort bien Christophe André dans Méditer jour après jour, en s’appuyant sur des peintures. Longtemps, je n’ai pas pris le temps. Il est grand temps de le trouver. Méprisée à tort par la Sécurité sociale, l’ostéopathie a toute ma sympathie (spéciale dédicace à mon frère aîné).

    Toujours happée par Nantes. Je vais finir par y demeurer, au sens rester dans une demeure. C’est désormais une question de mois. En attendant, c’est la saison du Voyage à Nantes et ce bel été (ou mon manque patent d’objectivité) fait que c’est un bon cru. Hier soir, nous avons testé un dîner du Goût des autres. Une chance, après la cuisine tchétchène, que Marie a expérimentée sans grande conviction, c’était le tour de la cuisine thaïe, une valeur sûre. Assis autour d’une solide table en bois de douze places, nous nous sommes régalés avec un bon muscadet de chez Bruno Cormerais. Malgré le grand nombre de convives, quasiment trois cents, l’ambiance était conviviale et tout le monde a applaudi à la fin. Une bénévole de l’association éponyme est venue nous expliquer leur démarche : soutenir et réinsérer des personnes sans papiers en valorisant leurs savoir-faire culinaires. Toutes les nationalités représentées (Azerbaïdjan, Algérie, Guinée, Turquie, Arménie, Côte-d’Ivoire, Kosovo, Albanie, Comores, Pérou, Afghanistan, Inde, Géorgie) concoctent ainsi des repas à la demande pour des groupes à partir de vingt (particuliers, entreprises…). Certains restaurateurs engagés leur prêtent leurs cuisines et leur matériel, mais les cuisinières interviennent aussi à domicile. Je trouve l’idée très séduisante.

    La nuit a fini par tomber sur l’île de Nantes, laissant s’enflammer les Anneaux de Buren et le Lunar Tree blafard de la butte Sainte-Anne, en grande discussion avec un timide croissant de Lune. Pendant ce temps-là, sur la place du Bouffay devenue minérale, les petites figurines tristes et intrigantes d’Isaac Cordal continuaient à s’affairer sur leur île de gravats. A l’image d’une ville et de ses îles en perpétuel renouveau.