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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    Après une escalade verbale aride, où le ton monte sur une voie qu’on n’a pas choisie, qui vous laisse sans voix, il peut être salutaire d’escalader pour de vrai une paroi. Pas reine, marraine. La vie, même au ralenti, réserve des surprises, certes souvent mauvaises. Lundi matin, en me levant sans conviction, plutôt parce que mon chat m’y enjoignait jovialement, j’ignorais que le soir, je serais pieds au mur. Un mur d’escalade aussi intimidant que joyeux, hérissé de prises multicolores et de reliefs en fac-similé. C’était à la fac, justement, pour une opération baptisée « Assure ton réseau », qui visait à faire se rencontrer étudiants et professionnels pour apprendre à développer un réseau.
    Résolument étudiante dans l’âme, j’ai endossé mon costume de professionnelle, façon Belmondo, équipée d’un baudrier. Mon jeune binôme (un étudiant en sociologie venu de Mauritanie) et moi nous sommes retrouvés encordés avec un double nœud de huit. J’ai dû assurer ce gaillard athlétique et véloce, qui s’est propulsé en quelques secondes à 10 m de hauteur.
    Mon tour est venu. J’ai gravi 7 mètres assez facilement, sans l’élégance d’Adama toutefois. Inévitablement, j’ai regardé en bas et déclaré forfait (10 mètres, ça va pas la tête). Le moniteur m’a encouragée, pauvre Jeannie Longo sans EPO. Mon amie l’adrénaline m’a portée jusqu’au sommet, d’où je suis redescendue en rappel, aussi à l’aise qu’un koala sur la banquise. Mais j’ai touché du doigt ce plaisir simple qui consiste à se surpasser.
    Deuxième voie, même hauteur, mais prises plus difficiles. Pas l’ombre d’un aigle dans le ciel du gymnase. Mes longs doigts hésitent, inutiles, peinent à m’arracher à cette force invisible qui vous tire vers le bas comme un chagrin d’amour vous plaque au sol, membres inactifs, cœur aplati. Le moniteur a fait son boulot de moniteur. La corde tendue d’Adama m’a offert un pas supplémentaire vers l’épuisement, le renoncement. Puis m’a ramenée lourdement vers le sol, où rampent les hommes et leurs viles bassesses.
    Essoufflée, poignets contractés, j’ai pensé à Miossec, amoureux perpétuellement éploré : « Oui, je respire encore, je respire encore, même à bout de souffle, chaque seconde vaut de l’or. »