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    Le Pacifique à Kamakura

    Le Pacifique à Kamakura, au sud de Tokyo.

    Nawi furi-ki (la terre trembla). Le 11 mars 2011, à 14 h 46 minutes et 44 secondes, un tremblement de terre a ébranlé le Japon pendant plus de deux minutes (9 sur l’échelle de Richter). Le pays s’est déplacé de 5 mètres vers l’est et l’axe de rotation de la Terre a bougé de 10 cm. Grâce aux capteurs disséminés dans tout le pays et au fond des mers, il a fallu une dizaine de secondes pour donner l’alerte jusque sur les écrans de télévision, ce qui a permis, entre autres, de stopper les 27 trains ultrarapides lancés à grande vitesse pour éviter qu’ils ne déraillent. Les deux tours de la mairie de Tokyo (243 m) ont tangué. A Yokohama, au sud de la capitale, un parking souterrain est devenu aérien. Ce jour-là, les sismographes enregistrèrent 78 secousses. Sur toute la semaine, les Japonais en subirent 400. Cela ne prit fin que le 8 juin… Le Japon subit ainsi 20 % des séismes les plus violents enregistrés chaque année dans le monde.

    Source : Fukushima, récit d’un désastre, Michaël Ferrier, NRF Gallimard (dont je vous conseille vivement la lecture).

    Comme l’ornithorynque en Australie, le mont Fuji constitue mon obsession nipponne. C’était déjà le cas bien avant d’y mettre les pieds (idem pour le monotrème à bec). Je savais que ce volcan que nous nommons par erreur Fujyama était visible depuis certaines tours de Tokyo (il n’est qu’à 100 km et tutoie tout de même les 3 800 m), mais je ne m’attendais pas l’entrevoir aujourd’hui à Kamakura. Nous étions dans le temple de Kencho-ji. Après une petite séance de méditation dans le Hojo, ceint par un délicat jardin zen (cf. photo), nous avons grimpé jusqu’au Hanso-bo (Hélène voulait voir le Pacifique, son obsession à elle). Par-delà les cryptomères verts, nous avons pu apercevoir la mer. Hélène m’a attirée vers une petite plateforme de bois où une vulgaire affiche montrait un Fujisan enneigé. En nous concentrant sur la brume qui enveloppait l’horizon, nous avons fini par en distinguer la forme parfaite, irréelle, comme une aquarelle délavée. J’ai même assez vite deviné la neige qui recouvre une partie de son flanc sud.

    En rentrant à Tokyo, Hélène (décidément, l’aurais-je embarquée pour ça ?) m’a sortie de ma torpeur métropolitaine pour me signaler de nouveau la silhouette conique, dessinée cette fois à l’encre de Chine sur un ciel coupé en deux comme une toile de Rothko : orange en bas, bleu sombre au-dessus. Vision fugace. Je ne suis pas certaine d’arriver à 36.

    Avons remarqué qu’en matière de gastronomie et de vin, la France fait évidemment référence. A tel point que sur pas mal d’articles de vaisselle, des phrases sont écrites dans la langue d’un Molière… qui se serait hybridé avec Soseki. Voyez l’exemple de cette photo, une assiette où l’on peut lire « la pain » (rien à voir avec l’animal, puisqu’il est en dessous question de baguette et de croissant). Plus éloquente encore, la phrase qui figure sur les mugs de notre petit déjeuner :

    « Le temps quand le lait est entièrement mis dans le café et il boit est le plus heureux ».

    Dont acte.

     

    Les vélos : bien plus nombreux que je ne l’imaginais, ils sont omniprésents dans la ville, du moins dans le nord-ouest, et plutôt de style hollandais. Par temps de pluie, les cyclistes tokyoïtes pédalent élégamment un parapluie dans une main, le guidon dans l’autre. A petite vitesse donc.

    • Les toilettes : quel que soit le modèle – à la turque (version nipponne), à lunette chauffante (même dans de petits restos) ou sophistiqué (avec jet d’eau tiède à deux directions et intensité modulable + fond sonore de cascade à volume réglable) – leur propreté est toujours irréprochable.

    Les chiens : généralement de petit taille, ils ne dédaignent pas être habillés et circulent parfois en poussette. Plus sobres et plus autonomes, les chats tolèrent des colliers incrustés de (faux ?) diamants et présentent souvent une queue atrophiée.

    • Les fils électriques : abondants, ils forment des nœuds qui attirent l’œil vers le ciel. On a envie de les démêler pour rendre service.

    • Les cimetières : ils sont hérissés de panneaux verticaux en bois couverts d’idéogrammes envoûtants comme un mikado géant.

    • Les statuettes des temples : qu’elles soient Bouddha ou renards, elles sont munies d’un bavoir rouge orangé en plus ou moins bon état qui nous intrigue.

    Photos 2, 4, 5 et 6 by Neelhe.

    Si le premier oiseau entraperçu depuis la fenêtre de ma chambre était une sorte de guêpier coloré, les cris graves des grands corbeaux dominent.

    Mes premières images de Tokyo le jour sont celles d’Ueno, où nous logeons. Nous avons pris un petit bus pour nous rendre dans le quartier d’Asakusa, dans le nord-est de la ville, où se trouve le fameux temple bouddhiste de Senso-ji. Là, nous nous sommes prêtées au rituel qui consiste à tirer un bâton en bois chiffré qui renvoie vers un petit tiroir d’où l’on ressort une feuille. Celle-ci prédit votre avenir. Je vous renvoie à cet égard au blog d’Hélène, qui décrit fort bien ce petit moment, dans les brumes d’encens. Un endroit magique, très fréquenté.

    Autre moment fort de la journée, la rue Kappabashi, « quartier des ustensiles de cuisine » où j’ai enfin acheté le couteau santoku dont je rêvais, ainsi qu’une petite poêle (rectangulaire) à omelette japonaise (tamago yaki).

    Jour J. Voilà ce qui nous attend demain, à l’arrivée à Tokyo. Sauf que le plan sera un peu plus grand que celui de Manabé Shima. Les amateurs de « nipponneries » auront reconnu un extrait du livre éponyme de Florent Chavouet, également auteur de Tokyo Sanpo, que j’ai compulsé avec délectation avant le départ. A l’occasion d’une expo de ses planches dans un magasin japonais de Paris, il m’avait gentiment envoyé deux images pour mon blog. Je n’avais pas encore utilisé celle-ci. C’est chose faite et je lui sais gré d’avoir conforté mon envie de découvrir cet archipel tout à l’est, moi qui aime tant le bout du bout du Finistère. J’aime à penser que le Japon constitue une autre forme de finis terrae. Mais ce n’est pas cette fois que je pourrai vous le dire. Il faudrait pour cela aller au bout du bout, à Hokkaido. Ça sera pour une prochaine fois.

    Pour information, voici les ouvrages consultés avant le départ et/ou ceux que nous emportons dans nos valises, Hélène et moi :

    Le Guide bleu

    Le Routard 2012-2013 Tokyo-Kyoto

    Le Lonely Planet (version épaisse !)

    Le guide Voir

    Japon, Philippe Pons, Point Planète Seuil.

    Le Japon vu par 17 auteurs (Casterman)

    Le Japon en un coup d’œil

    Fukushima, récit d’un désastre (Gallimard)

    Un voyage au Japon, Antoine Piazza (éd. du Rouergue)

    1084, Hurakami