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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    Posts Tagged ‘Cantal’

    Retrouvez proReportages Cantal Destinationgressivement la salve d’articles que j’ai rédigés pour Cantal Destination sur leur e-mag ! Encore secouée par les turbulences spectaculaires subies hier lors du vol Aurillac-Paris, j’y retournerai, c’est certain… mais en train. Et vive la COP21 !!!

     

     

    Buron de Niercombe, CantalIl faut les voir parler de leurs burons, négocier une palette de phonolite par-ci, un filon de pierre de lave par-là, se refiler le nom du couvreur qui ne rechigne pas à la tâche quand il s’agit de monter un faîtage de pierre sur le toit d’un buron pas tout à fait fini. Toute la question est là, un buron n’est jamais tout à fait fini. André Combourieu, derrière son comptoir de l’Auberge des montagnes, à Pailherols, et Bernard Montimart, accompagnateur en montagne, semblent arrivés à la même conclusion en dépit de parcours différents dans la restauration de ces petites maisons de pierre remontées à leurs frais, avec force tracas administratifs et tourments architecturaux. Quelle couleur de joint, parmi les 24 proposées, emportera l’adhésion de l’architecte des Bâtiments de France ? Faudra-t-il déposer les murs en partie remontés avec une isolation qui le chagrine ?

    Le parcours de l’estivant

    Faut-il les aimer, ces petites maisons de pierre, pour les restaurer contre vents et névés ! André et Bernard, comme quelques autres, ont persévéré des années pour les remettre debout, mouillant leur chemise, non contents d’avoir peiné pour débusquer la ruine à acheter. Parce que nombre d’entre eux sont réduits à un volumineux tas de pierres qui font à coup sûr le plaisir des lézards et des vipères. Il y en avait encore un millier en activité en 1950 dans les hauts pâturages du Cantal, seulement 70… vingt ans plus tard. Aujourd’hui, on n’en compte plus que trois où se fabrique encore le fromage, quand l’heure est venue pour les troupeaux de salers (et de montbéliardes) de brouter l’herbe incomparable des estives. La plupart remontent au XVIIIe siècle et avec eux disparaît l’une des plus anciennes techniques de construction : la voûte à encorbellement. Car, aussi rustiques soient-ils, les burons sont beaux. « Ceux du XIXe se sont dégradés beaucoup plus vite, regrette Bernard, au volant de son authentique 4 x 4 Cournil, d’origine cantalienne lui aussi, lequel a retapé le buron de la Fumade Vieille, non loin du buron de Niercombe, remis sur pied pour sa part par les propriétaires de la superbe Chapellénie, à Aurillac.

    Ouverts au tourisme, tous deux proposent des prestations complémentaires. « La Fumade Vieille est idéale pour les tribus ou les grandes familles, puisqu’elle peut accueillir 14 personnes, tandis que Niercombe comblera les couples pour un séjour intimiste et chic, à quatre maximum. » Dans les deux cas, on bénéficie d’une aide logistique pour s’y rendre et du confort de sanitaires modernes, avec eau chaude et réfrigérateur à gaz. Un confort qui s’appréciera au coin du poêle… avec des vues exceptionnelles sur les monts du Cantal.

    Capture de la page accueilJ’aime le Cantal et n’ai qu’un reproche à lui faire : qu’il n’y ait pas la mer. Sinon, j’aime tout : ses fromages AOP, ses paysages variés, ses habitants, ses bourriols, sa charcuterie, ses belles bâtisses, le calme qui y règne, ses puys endormis, ses plateaux désolés, le profil du puy Mary, le sommet du puy Griou, ses vaches, ses cochons, ses petits bistrots sur des places improbables, ses couteaux… et Murat (surtout sa librairie). Et l’auberge d’Aijean, et Alta Terra, et La Roussière. Et l’Auberge des montagnes. Et Serge Vieira. Et l’Artense. Bref, j’aime le Cantal. J’y ai passé pas mal de temps dernièrement et ça se voit sur le nouveau site que le comité départemental du tourisme vient de lancer – www.cantal-destination.com – pour lequel j’ai rédigé un tas de sujets en sillonnant le département par tous les temps. De très belles rencontres, d’excellents souvenirs gastronomiques, des petits bonheurs indicibles et jamais de lassitude pour ce territoire exceptionnel où mes pas toujours me ramènent.

    Amuse-bouche chez VieiraCe soir, premier pot-au-feu de la saison au restaurant de l’Hôtel du Midi, dans le sud du Cantal, tenu par deux sœurs et un frère du cru un peu taiseux. Comme toujours (ou presque) sur ce territoire que j’explore en long en large et en travers, de la générosité dans l’assiette, de bons produits à prix tout doux et une grande gentillesse. Hier, ce fut une autre affaire. Rencontre avec un grand chef qui monte, Serge Vieira, Auvergnat d’origine portugaise établi depuis 2009 au-dessus de Chaudes-Aigues. Deux macarons au Michelin, deux menus (pas de carte), dont le premier à 68 euros et l’autre à 98. Autant dire une aubaine pour une gastronomie de haute volée, créative et délicate, soutenue par une belle carte des vins (400 références, dont pas mal de bio). A noter, chose rare dans les grandes tables, une jolie sélection du Val de Loire (Marie-Aude, sa femme, est tourangelle et c’est sa chasse gardée !) et quelques bons vins bougnats. Difficile de décrire un tel raffinement culinaire, l’excellence du service (pro mais détendu) et le panorama qui s’offre à vos yeux comme si la vue sur l’assiette ne suffisait pas !
    J’ai parfois été déçue par des « étoilés » durant mon humble carrière en presse gastro, mais là, non. Sensible aux enjeux écologiques, Serge Vieira, 36 ans, grand gaillard aux airs de rugbyman, est accessible et affable. Locavore autant que possible, il s’efforce de mettre en place des logistiques plus respectueuses de l’environnement avec ses fournisseurs (son eau plate est produite sur place) et change ses menus toutes les trois semaines pour coller au mieux à la saison. Une façon aussi de travailler des produits abordables qui justifient une addition digeste. Et d’éviter la routine qu’il redoute au plus haut point. Même depuis ses cuisines impeccables la vue sur l’Aubrac est belle. Feuillus sur un versant, conifères sur l’autre, héron paresseux ou geai affairé en vol, on savoure le paysage qui s’anime derrière une discrète mais large baie vitrée, dont la courbe épouse celle de la colline. De l’épure, de la lumière plein sud et le respect du goût pour chaque ingrédient. Chaque mets impose une pause pour calmer les papilles en émoi. Puis l’on s’en retourne par une solennelle allée de tilleuls et de frênes, transition symbolique vers un monde ordinaire.

     

     

     

     

    Hier, dans les rues de Tours, j’ai vu une dame bleue. Des pieds à la tête : les cheveux bleus, des vêtements bleus (d’un même bleu) et des chaussures bleues assorties. Probablement des bleus à l’âme aussi. J’ai d’abord pensé à un Schtroumpf qui, souffrant de sa condition de lutin forestier, se serait métamorphosé en une pimpante quarantenaire urbaine. Un sacré sujet d’étude pour Michel Pastoureau. Puis j’ai pensé à la BD découverte grâce à Hélène, Le bleu est une couleur chaude, qui sort en salle le 9 octobre.

    La semaine dernière, dans le Cantal, j’ai vu des pâturages vert fluo et du salers à la pâte jaune beurré, les pierres grises du volcan et le granite blond de la Châtaigneraie, des gens multicolores qui font vivre ce délicieux territoire.

    Dimanche, à la fin de Vignes, Vins et Randos, j’ai contemplé le blanc des nuages qui zébrait le bleu du ciel au dessus de l’église de Cheillé, où un vieux chêne a décidé de pousser.

    Il y a dix jours, j’ai retrouvé le noir brillant d’un vieux vinyle que ma tante a offert à mon frère, tournant sans grésiller sur une platine toute étonnée de fonctionner. Je n’ai jamais aimé les Beatles, mais j’adhère au message que les microsillons propageaient ce matin-là dans les enceintes : all you need is love !