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Les derniers articles ci-dessous :

    Hoazin.fr : le blog de Catherine Levesque

    18 juin 2012  |  Catherine L.  

    La couverture du numéro 3 du magazine de la TouraineDans le numéro 3 (printemps-été 2012) de la revue du CDT Touraine, Ici… vivre est un art, mes articles figurent page 26 (Le savoir-faire de l’huilerie Deballon-Bonnet), page 36 (La campagne à bras ouverts), page 42 (Itinérance douce en Touraine), page 56 (Vins de Loire : côté vigne & côté ville), page 62 (Mesparrow, mademoiselle moineau). Ce numéro peut être feuilleté virtuellement sur Calameo.

    17 juin 2012  |  Catherine L.  

    Je n’ai pas suivi la ligne rose sur le trottoir. En bonne dissidente, j’ai suivi mon instinct. J’ai coupé par la rue Harouys, celle d’où retentit certains soirs le son des binious. J’ai rejoint le passage Pommeraye. Première étape chez Agnès Varda, qui y a reproduit la boutique de téléviseurs de Piccoli dans Une chambre en ville, de Jacques Demy, tourné en partie dans ce passage couvert hors du temps. Sur les écrans, des images d’archives des quais de la Loire à Nantes, des gens qui votent à Noirmoutier, des chalands et des passants… Trop de monde sur la place Royale, où trône un mont Gerbier-de-Jonc plus proche du mamelon que du dôme ardéchois. Et tellement vert synthétique. Alors j’emprunte la passerelle et je prends un grand bol d’air estuarien, celui qui qui vient de la mer. Ça tangue un peu et le palais de justice, en face, est aussi raide qu’elle. Et tellement noir. La structure métallique du bâtiment Manny m’attire comme un aimant. J’avoue traverser le Zebra Crossing sans m’en apercevoir. Si un panneau ne me l’avait pas soufflé, je n’aurais pas remarqué les globes jaunes « Belisha beacons ». Le magasin de design dans lequel je m’engouffre a remporté la mise. J’y repère une lampe Stark, Miss Sissi, modèle rouge. Je viens de craquer pour une sculpture lumineuse Akari (terme japonais utilisé pour exprimer la clarté ou la lumière), d’Isamu Noguchi. Mais on n’a jamais assez de lumière. Rendez-nous la lumière chante Dominique A. En ressortant de cet espace enchanteur, je m’arrête un instant. La façade chante, justement. Rolf Julius a voulu la rendre audible et ça marche. Il a fait « de la musique pour les yeux ».

    Pendant ce temps, sur le toit de l’école d’archi, on joue au banaball, un sport hybride entre la balle au prisonnier et la pelote basque, où les chisteras se déguisent en banane. C’est l’un des dispositifs des Playgrounds, les JO décalés du Lieu unique. Cette grande banane allongée, on la repère depuis les bords de Loire, comme un clin d’œil au Velvet en haut de cette Factory qu’est l’Ensa. La vue est belle à 360° mais la température n’est pas à la hauteur. Le vent souffle. Je boude les transats lestés de sacs de sable et m’amuse à contempler la Tour Bretagne dans une lunette facétieuse qui la transforme en Empire State Building.

    Passé l’Absence, un curieux café snack niché dans une œuvre pérenne d’Estuaire 2009, quelques timides expérimentent les installations éphémères du quai, Mille Plateaux : tables, bancs, hamacs, que l’on peut s’approprier le temps d’une sieste, d’un pique-nique ou d’un apéro… J’ai les pieds qui surchauffent. Je m’en retourne rive droite. La ville, c’est bien vrai, est renversée par l’art. Ce n’est que ma première exploration urbaine du Van. Et j’ai jusqu’au 19 août pour m’immerger dans ce foisonnement de créativité. « Transformer le splendide gaspillage de la vie dans la sublime économie de l’art » (Henry James, via Dominique A).

    4 juin 2012  |  Catherine L.  

    L’aéroport de La Rochelle aurait plu à Jacques Tati. C’est un hangar bleu acier aux accents estivaux, avec des barnums blancs devant. Au guichet, le seuil de discrétion fait sourire. Depuis la salle d’embarquement, j’observe sur le tarmac  l’homme au gilet jaune fluo qui agite les bras comme un automate, petit Playmobil qui aide le pilote de ligne à faire un créneau soigné.

    Une heure plus tard, propulsée outre-Manche à 900 km/h, je découvre la frénésie patriotique des Anglais, tous drapeaux dehors, y compris sur les chapeaux melon en plastique so british qui coiffent leurs têtes dans leurs décapotables, entre Bristol et Taunton. Pour éviter le traffic jam, plus épais qu’une marmelade d’orange amère, nous jetons notre dévolu sur l’itinéraire bis, via Glastonbury (hello le roi Arthur !) et son tor inquiétant, une colline irréelle dominée par un clocher.

    Le Jubilee de la reine, oui, est bien réel, et l’excitation patriotique à son comble à la ville comme à la campagne. Dimanche, une reine épouvantail nous salue mollement dans une impasse de Kilve, flanquée de trois mini-chiens bicolores. A Watchet, c’est une haletante course de brouettes et des pubs bondés en pleine après-midi. Sur le front de mer, des scènes dignes de Martin Parr.

    Ce soir, Annie Lenox et Grace Jones s’égosillent devant 70 000 personnes à Buckingham Palace et moi, je m’extasie devant leur silhouette impeccable. Pourquoi diable le taï chi ne fait-il pas maigrir ? Mes quarante ans trahissent déjà mon vif intérêt pour les cheese cakes et le saucisson sec, les cookies et la choucroute garnie, le coleslaw et les crêpes bretonnes. J’ai une semaine pour défier mes capitons sur les chemins sublimes du Somerset, bordés de haies hautes et denses. Une semaine pour courir dans les prairies vert fluo criblées de moutons (ici, c’est clairement le pays de Shaun the sheep ; les studios de Nick Park sont à Bristol). Une semaine pour renoncer à la Cotleigh brassée à Wiveliscombe, une bière à faire pâlir les ornithologues les plus sobres : les étiquettes arborent toujours des oiseaux différents. Une semaine.

     

    11 mai 2012  |  Catherine L.  

    Le château de ChenonceauRousseau devint gros à Chenonceau. Mais pas que. Il aura fallu attendre le tricentenaire de sa naissance pour le savoir ! Engagé comme secrétaire et précepteur par la belle Louise Dupin, qui tenait régulièrement salon au château, il l’aida à rédiger un ouvrage sur l’égalité des hommes et des femmes. Jamais publié, ce manuscrit de 400 feuillets éminemment féministe fut éparpillé en ventes publiques. Jean-Marc Vasseur, responsable culturel de l’abbaye royale de Chaalis, nous a expliqué ce matin, durant le vernissage, combien il a eu plaisir à éplucher ces archives. Une partie de ces textes inédits sont présentés depuis aujourd’hui dans la somptueuse galerie du château (celle qui enjambe le Cher), à travers l’exposition « Rousseau heureux à Chenonceau », où l’on dévoile un pan méconnu de la vie du philosophe. A Chenonceau, Rousseau ne fit pas de botanique, mais de la musique. Il venait de mettre au point un système destiné à faciliter la lecture des portées. L’exposition présente cette notation simplifiée, populaire au XIXe siècle, connue en Chine et au Japon. J’ignorais que Rousseau composait. L’expo propose à l’écoute un CD de quinze pièces de sa facture sous le titre « Consolations des misères de ma vie ».

    A la fois riche et synthétique, l’expo s’intéresse aussi au régime idéal selon Rousseau. Pas un régime politique, non ! Le jeune Jean-Jacques avait aussi des idées bien arrêtées sur les nourritures terrestres. « Jean-Jacques Rousseau n’était pas ce barbon atrabilaire qui mord la main de celui qui le nourrit, aime à rappeler Jean-Marc Vasseur, également auteur de Jean-Jacques Rousseau dans son assiette. Il ne s’estimait pas gourmand, mais sensuel », appliquant bien avant l’heure les préceptes de nos diététiciens et locavores.  Il refusait les produits hors saison, les mets exotiques « dispendieux par le fait du transport ». Pourfendeur de la falsification des aliments et des boissons, peu enclin à l’alimentation carnée, Rousseau était aussi bon œnologue, sans trop se soucier toutefois des cépages. A l’époque, le champagne était très apprécié. On apprend d’ailleurs au passage que les verres n’étaient pas à table. Il fallait solliciter un laquais pour se voir servir une rasade, avant de lui remettre son verre ! « Mangez de tout, n’abusez de rien », aurait déclaré ce précurseur de Weight Watchers ! Ça tombe bien, l’été revient. Relisez Rousseau à la guinguette.

     

    9 mai 2012  |  Catherine L.  

    Pour la première fois depuis le début de ce printemps désastreux, j’ai senti dans cette soirée une douceur estivale. Presque lourde. Et remarqué qu’enfin, il faisait encore jour quand je suis sortie du ciné. En arrivant chez moi, envie de rester dans la fiction. J’allume le poste, où se joue Etreintes brisées, d’Almodovar. Coïncidence : je sors d’un film espagnol, En 80 jours,  et je retrouve un film espagnol. L’un est tourné à San Sebastian, au Pays basque, l’autre en partie à Lanzarote, une île que j’ai explorée l’an passé en randonnée. C’est avant tout pour y retrouver des paysages que j’ai envie de revoir ce mélo.

    Quelques recherches plus tard, je découvre dans le dossier de presse que le nœud du film est une photographie prise par le cinéaste sur la plage d’El Golfo. Lors de sa première visite sur l’île volcanique (qui a aussi inspiré une nouvelle étonnante de Michel Houellebecq), Almodovar a immortalisé cette plage de sable noir sans remarquer le couple enlacé qui figurait en bas de l’image. Il ne le découvrit que sur le tirage et décida que cette étreinte renfermait un secret. Il a cherché ce couple en vain jusqu’à la fin de son séjour, imaginé leur histoire. A défaut de la raconter, il décida de faire de Lanzarote un décor. Mais jamais l’île ne trouvait sa place dans les scénarios qu’il imaginait. Jusqu’à Etreintes brisés, sorti en 2009, une année où, moi aussi, j’étais en morceaux. Dans le film, la photo donc, est punaisée dans le bungalow où se réfugient Mateo et Lena, les amoureux en cavale, sur la plage de Famara.

    Je me souviens avoir arpenté les falaises de Famara, face à l’île de la Graciosa. Un moment de grâce gravé dans mon cortex, sauvage et beau. Dans le film vu ce soir au Festival Désir…désirs, les deux femmes septuagénaires rejouent leur baiser de jeunesse sur l’îlot de Santa Clara, dans la baie de San Sebastian. En 80 jours ou pas, à chacun ses tours du monde.

    Photo : La plage d’El Golfo… sans le couple enlacé. Caché derrière le rocher ? © Catherine Levesque

    2 mai 2012  |  Catherine L.  

    Une grotte de LanzaroteFuite urinaire, mycose vaginale, monte-escalier Stannah… La réclame, vers 14 h 30, à la télévision, a quelque chose de flippant. Dieu merci je ne suis pas dans la cible, du moins pour l’instant. Juste un hasard d’emploi du temps qui fait que je déjeune plus tard que d’habitude. J’avais piscine. Avec Marie, on s’est cassé le nez en arrivant au Lac. C’était fermé. Alors pour patienter, on a fait du qi gong le long du Petit Cher, perdues dans la verdure. En regardant Le Journal de la Santé, je me dis que pour un peu, on faisait du paléofitness sans le savoir. Il aurait fallu pour ça qu’on enfile nos maillots de bain et qu’on se mette pieds nus. Le paléofitness, ça fait un tabac, paraît-il, aux Etats-Unis (pourquoi les inventions les plus saugrenues sont-elles toujours yankee ?). Aux antipodes de la salle de gym que l’on rejoint volontiers en escalator, le paléo-pratiquant s’adapte à ce que la nature lui propose : il grimpe aux arbres, soulève des troncs, se déplace à quatre pattes si besoin sous les branches basses, nage quand il y a de l’eau et est prié de ne pas geindre quand il se sectionne le gros orteil sur un caillou aiguisé. Et il jeûne, s’il vous plaît… sans râler.

    Bref, si l’on excepte la pomme de midi et les vieilles Stan Smith, disons qu’avec Marie, nous avons touché le paléofitness du doigt, et ce d’autant plus que nous avons poussé le vice jusqu’à aller nager après le qi gong. Héroïque.

    L’étape suivante, ce sera peut-être la grotte. Pas celle de Platon, mais celle de Daniel Suelo, un anthropologue américain qui vit depuis douze ans dans une caverne de l’Uath, sans argent. Au fait des technologies modernes, notre Homo desargentus se rend régulièrement dans une bibliothèque publique pour alimenter son blog. Moi je dis, chapeau mon gars Suelo. Ici, il y a bien quelques troglos vides à investir, mais quant à alimenter mon blog depuis la paléo-bibliothèque de Tours…