Rubrique ‘Du vert !’
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— Catherine Levesque (@levesquecathy) 16 Mai 2014
Il faut les voir parler de leurs burons, négocier une palette de phonolite par-ci, un filon de pierre de lave par-là, se refiler le nom du couvreur qui ne rechigne pas à la tâche quand il s’agit de monter un faîtage de pierre sur le toit d’un buron pas tout à fait fini. Toute la question est là, un buron n’est jamais tout à fait fini. André Combourieu, derrière son comptoir de l’Auberge des montagnes, à Pailherols, et Bernard Montimart, accompagnateur en montagne, semblent arrivés à la même conclusion en dépit de parcours différents dans la restauration de ces petites maisons de pierre remontées à leurs frais, avec force tracas administratifs et tourments architecturaux. Quelle couleur de joint, parmi les 24 proposées, emportera l’adhésion de l’architecte des Bâtiments de France ? Faudra-t-il déposer les murs en partie remontés avec une isolation qui le chagrine ?
Le parcours de l’estivant
Faut-il les aimer, ces petites maisons de pierre, pour les restaurer contre vents et névés ! André et Bernard, comme quelques autres, ont persévéré des années pour les remettre debout, mouillant leur chemise, non contents d’avoir peiné pour débusquer la ruine à acheter. Parce que nombre d’entre eux sont réduits à un volumineux tas de pierres qui font à coup sûr le plaisir des lézards et des vipères. Il y en avait encore un millier en activité en 1950 dans les hauts pâturages du Cantal, seulement 70… vingt ans plus tard. Aujourd’hui, on n’en compte plus que trois où se fabrique encore le fromage, quand l’heure est venue pour les troupeaux de salers (et de montbéliardes) de brouter l’herbe incomparable des estives. La plupart remontent au XVIIIe siècle et avec eux disparaît l’une des plus anciennes techniques de construction : la voûte à encorbellement. Car, aussi rustiques soient-ils, les burons sont beaux. « Ceux du XIXe se sont dégradés beaucoup plus vite, regrette Bernard, au volant de son authentique 4 x 4 Cournil, d’origine cantalienne lui aussi, lequel a retapé le buron de la Fumade Vieille, non loin du buron de Niercombe, remis sur pied pour sa part par les propriétaires de la superbe Chapellénie, à Aurillac.
Ouverts au tourisme, tous deux proposent des prestations complémentaires. « La Fumade Vieille est idéale pour les tribus ou les grandes familles, puisqu’elle peut accueillir 14 personnes, tandis que Niercombe comblera les couples pour un séjour intimiste et chic, à quatre maximum. » Dans les deux cas, on bénéficie d’une aide logistique pour s’y rendre et du confort de sanitaires modernes, avec eau chaude et réfrigérateur à gaz. Un confort qui s’appréciera au coin du poêle… avec des vues exceptionnelles sur les monts du Cantal.
En dépit des frasques sentimentales de son Président qui, selon les camps, ternissent son image ou confirment la réputation sulfureuse des Français en matière de parades nuptiales, la France redevient un oiseau et fait « cocorico » ! Cocorico fin décembre avec le documentaire de Jacques Malaterre et Frédéric Fougea, Le Plus Beau pays du monde, qui a rencontré sur France 2 un véritable succès en prime time : 6 472 000 spectateurs, soit 23,4 % de parts d’audience. Cocorico en ce début d’année quand il fut question de défendre l’exception culturelle de son cinéma. « La France fait le choix assumé de soutenir un secteur d’excellence, facteur de rayonnement, créateur d’emplois, mais aussi de lien social entre les Français et de fierté de la France dans le monde », a déclaré Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, au sujet de la polémique sur le financement du cinéma de l’Hexagone.
Quand on se penche sur le cinéma français, on constate qu’il connaît des problématiques assez similaires à la biodiversité. Mondialement reconnu, envié et toujours menacé. Lancées il y a un an, les premières « Assises pour la diversité du cinéma français » ont fait l’objet d’un long rapport tout juste rendu public, sorte d’état des lieux à l’heure du numérique.
Comme la biodiversité, il confirme que la production et la diffusion cinématographiques doivent échapper aux lois ordinaires du libre-échange. Reste que l’équilibre se fissure dans un contexte de crise mondialisée. Que les chaînes de télévision, toujours plus nombreuses, continuent de bouder les films animaliers malgré leurs succès. Qu’il faut sans cesse se mobiliser pour sauvegarder une matière vivante indispensable parce qu’elle fait rêver et nous rend un peu plus grands.
C’est le sens du latin majusculus : un peu plus grand. Une impression que l’on ressent en plongeant dans Minuscule – La Vallée des fourmis perdues (voir l’article que j’ai écrit à ce sujet dans la nouvelle newsletter du Festival de Ménigoute). Ce film d’animation 3D tourné en décors réels revendique à l’écran, par petites touches subtiles, sa fabrication française. Et sans être patriote, il y a de quoi être fier, d’autant plus que son empreinte écologique a été maîtrisée. Les réalisateurs explorent un terrain vierge, tant du point de vue de la production, de la technique que du genre, ce qui explique une distribution à l’international dans plus de trente pays.
C’est aussi la vocation du Festival de Ménigoute, une manifestation atypique qui fêtera cette année ses 30 ans. Une année que je vous souhaite excellente. Une année pour voir un peu plus grand.
« Si vous êtes ici, c’est que vous avez des intérêts un peu exotiques ! », a ironisé Michel Rocard au cours de la conférence qu’il a donnée le jeudi 31 octobre au Festival international du film ornithologique de Ménigoute devant un large public, tout ouï. Ambassadeur en charge des négociations internationales sur les pôles depuis 2009, l’ancien Premier ministre avait été invité dans le cadre des 5es Rencontre culturelles du cinéma animalier.
Bon pied bon œil, Michel Rocard, 83 ans, s’est livré pendant plus d’une heure à une passionnante présentation des enjeux géopolitiques et environnementaux en Arctique, abordant avec autant d’aisance les questions de kayak et de haut débit.
« Nos deux pôles n’ont en commun que le froid », a-t-il rappelé en préambule, rappelant que le pôle Nord se situe à 3 200 m sous l’eau, où est plantée une maquette en titane du drapeau russe ! « L’Arctique n’a que de l’eau, c’est un océan relativement fermé autour duquel se répartissent en cercle cinq Etats limitrophes. »
Si la gestion commune de l’Antarctique inhabité – à laquelle Michel Rocard a contribué – ne pose guère de problèmes dans ce tragique XXIe siècle, les choses sont loin d’être acquises pour l’Arctique, où vivent 4 millions d’individus en Arctique, dont 400 000 autochtones.
Des exilés climatiques
Or, en septembre dernier, on n’avait jamais vu la banquise si petite : 3 millions de km2, le minimum absolu. En trente ans, elle aurait ainsi perdu plus de la moitié de sa superficie. Le réchauffement climatique affecte aussi le permafrost (pergélisol en français). « Dans certaines zones, le sol est très argileux et devient mou, a expliqué Michel Rocard. Ce qui est dur dessus s’enfonce… Nous avons déjà des exilés climatiques mais ils restent pour l’heure à l’intérieur des pays concernés. »
Ce réchauffement affecte aussi la faune et la flore (cf. la conférence de Stéphane Hergueta qui a suivi) et les courants marins comme le Gulf Stream. On peut désormais circuler et pêcher dans les zones libérées l’été par la glace, même si les techniques ne sont pas encore adaptées. En outre, nous n’avons pas les données scientifiques nécessaires sur les stocks de poissons. Selon l’ancien ministre, une organisation régionale de pêche s’impose donc sur ces questions. D’ici trente ans, la moitié du commerce mondial pourrait y transiter !
Un Moyen Orient glacial
Autre inquiétude, ces eaux ou terres glaciales abritent 30 % des réserves mondiales de gaz, 13 % des réserves de pétroles et 20 % des réserves de gaz liquide. « Contrairement à la convention de Wellington, qui interdit toute activité sur l’Antarctique, il n’y a pas l’ombre d’un accord entre pays riverains sur la manière dont on peut exploiter cette manne », s’inquiète Michel Rocard. « Les techniques d’exploitation du pétrole dans ces régions ne sont pas assez sûres et une marée noire en Arctique serait encore plus catastrophique qu’en zone tempérée. »
Créé en 1996, le Conseil de l’Arctique où Michel Rocard représente la France, ne siège que « deux heures par an suivies d’un bon banquet ! ». Dans cette instance bizarre, qui est pourtant passée en quelques années « du syndic de propriété des riverains à un conseil d’usagers potentiels », il semblerait que l’on s’exprime surtout dans les couloirs…
« J’aimerais que mon beau pays de France soit exemplaire sur la question et je regrette que la crise n’occulte cette préoccupation », a conclu Michel Rocard, qui invite la société civile à se mobiliser sur ces questions. Le temps qu’une majorité de nations s’accordent à abandonner leur souveraineté au profit de décisions collectives et responsables, et de donner à cette zone fragile le cadre juridique international protecteur qu’elle mérite.
Mes premiers pas en Web TV sur Mainate TV, où j’assure (enfin j’essaie…) la chronique « Une plume à la page » avec la complicité de Jean-Philippe Elme, mon prompteur préféré ! J’interviens grosso modo à la seizième minute pour ceux qui sont pressés !!!