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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    Rubrique ‘Ça m’énerve’

    La mer, par Florent Chavouet.Une longueur, puis deux, puis trois, puis quatre. Je sors la tête de l’eau, la piscine est quasi vide, et je remarque un panneau autoritaire dans la buée de mes lunettes : Interdiction de manger. J’y vois comme une menace deux jours avant le réveillon. A la Piscine du Lac, on fait culpabiliser les nageurs. En prévision des capitons qui s’accumuleront dans mes cuisses ce week-end, je m’engage dans le parcours de nage à contre-courant. Une maître-nageuse (c’est bizarre, mais c’est le dictionnaire qui le dit) me houspille gentiment. La rivière, comme elle l’appelle, ne se prend pas dans ce sens-là. Cornegidouille ! On ne me l’avait jamais faite celle-là. J’ai certes une propension à malmener les normes, mais quand même : sur le site de la piscine, on parle bien de rivière à contre-courant. A quoi bon le préciser s’il faut la prendre dans le bon sens ? C’est insensé ! On dirait du Devos. Bref, je ne vais pas en faire une tartine, puisqu’il est interdit de manger. Et pour ne pas que vous restiez sur votre faim, je vous offre l’illustration de l’année. Pour ceux qui suivent, j’ai parlé dans un post récent de Florent Chavouet, l’auteur-dessinateur de Tokyo Sanpo et de Manabé Shima. Je l’avais outrageusement encouragé à m’envoyer un Jpeg. Ce qui devait arriver arriva. Le nom magique s’est affiché dans ma messagerie et j’ai failli m’évanouir comme le lapin dans la pub des rennes de Canal Sat (spéciale dédicace à Nathie). Florent Chavouet himself ne m’envoyait pas un mais deux Jpeg bonus. Voici le premier, qui colle parfaitement aux idioties que je raconte aujourd’hui. Je ne saurais que trop vous conseiller la lecture du post du 19 décembre où il a transformé Kim Jong Il en maki. C’est très réussi ! Mais attention, interdiction de manger.

     

    Beatle crisis La crise. C’est le mot de l’année. On finit par redouter d’allumer le poste de crainte de l’entendre. Litanie anxiogène et paralysante. J’ai pourtant tenté d’apprivoiser ce terme depuis quelques années. En commençant par participer en 2009 à l’université d’été de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie, un établissement public qui met ses auditeurs en situation d' »intelligence partagée ». Pendant plusieurs jours quasi monastiques, mes collègues et moi avions bûché avec des spécialistes sur « L’économie, une science qui nous gouverne ? Leçons des crises ». Depuis, je m’accroche. Rien n’a changé. Les choses ont empiré. J’essaie de piger. Je complète mes connaissances en participant aux Green Forums du WWF, toujours très éclairants.
    Lors du Green Forum 2011, qui portait sur « La (re)conversion écologique de l’économie, source d’emplois ? » (télécharger les échanges), j’ai été séduite par le discours d’Eloi Laurent, économiste et conseiller scientifique à  l’Observatoire français des conjonctures économiques.

    Auteur de La Nouvelle Ecologie politique, en 2008 (lire la critique d’Alternatives économiques), il a sorti cette année Social-Ecologie chez Flammarion (écouter l’émission sur France Culture), qui développe le propos qui m’avait séduite durant la présentation de son PowerPoint.

    Propos que je vais tenter de résumer en toute humilité. Il part d’un paradoxe : nous n’avons jamais eu une meilleure connaissance scientifique de notre environnement et sa dégradation n’a jamais été aussi forte. Plus nous avons conscience de la crise écologique que nous traversons et plus grandit le pessimisme quant à notre capacité à la résoudre. Je serais tentée de dire que cela vaut pour toutes les crises concomitantes (financière, économique…), mais ça n’engage que moi ! C’est là qu’arrivent les sciences sociales, seules capables aux yeux d’Eloi Laurent de « réconcilier les impératifs contradictoires de progrès et de conservation ».

    Vers une société soutenable ?

    Alors que la tendance voudrait opposer l’impératif social à l’impératif environnemental, la « social-écologie » défendue par l’économiste porte le message suivant et ça va mieux en le disant : « Nos sociétés seront plus justes si elles sont plus soutenables, et elles seront plus soutenables si elles sont plus justes ». Précisons cette pensée, déjà esquissée lors de la conférence de Stockholm, en 1972, qu’on peut considérer comme le premier Sommet de la Terre. On y notait alors que dans les pays en voie de développement, nombre de problèmes environnementaux étaient causés par le sous-développement. Les négociations successives autour des changements climatiques confortent cette idée que la clé des débats écologiques réside dans la justice entre les humains. Même combat à Nagoya, l’an passé : la préservation de la biodiversité de nos écosystèmes passe par une répartition équitable des ressources naturelles.

    La démocratie, remède à la crise écologique

    Malgré tout, force est de constater que rien ne va dans ce sens. Les yeux rivés sur la croissance des PIB et les soubresauts de la Bourse, on ne peut que courir assoiffé vers le mirage du développement soutenable. Par sa capacité à réduire les inégalités, la démocratie se révélerait, selon Eloi Laurent, le meilleur recours pour faire face à l’urgence écologique. La question est donc éminemment politique. « Comment faire renaître le goût du long terme dans une société rivée aux souffrances du présent ? », s’interroge-t-il dans cet essai brillant. J’espère vivement que le Père Noël le déposera au pied du sapin de tous les candidats aux prochaines présidentielles. Et je conclurai sur une pirouette un peu facile de Francis Blanche, reprise récemment par Eva Joly et raillée dans Libé : « L’urgence n’est pas de changer le pansement, mais de penser le changement ».

    Photo : CC BY NC-SA w3i_yu sur Flickr

    Après une escalade verbale aride, où le ton monte sur une voie qu’on n’a pas choisie, qui vous laisse sans voix, il peut être salutaire d’escalader pour de vrai une paroi. Pas reine, marraine. La vie, même au ralenti, réserve des surprises, certes souvent mauvaises. Lundi matin, en me levant sans conviction, plutôt parce que mon chat m’y enjoignait jovialement, j’ignorais que le soir, je serais pieds au mur. Un mur d’escalade aussi intimidant que joyeux, hérissé de prises multicolores et de reliefs en fac-similé. C’était à la fac, justement, pour une opération baptisée « Assure ton réseau », qui visait à faire se rencontrer étudiants et professionnels pour apprendre à développer un réseau.
    Résolument étudiante dans l’âme, j’ai endossé mon costume de professionnelle, façon Belmondo, équipée d’un baudrier. Mon jeune binôme (un étudiant en sociologie venu de Mauritanie) et moi nous sommes retrouvés encordés avec un double nœud de huit. J’ai dû assurer ce gaillard athlétique et véloce, qui s’est propulsé en quelques secondes à 10 m de hauteur.
    Mon tour est venu. J’ai gravi 7 mètres assez facilement, sans l’élégance d’Adama toutefois. Inévitablement, j’ai regardé en bas et déclaré forfait (10 mètres, ça va pas la tête). Le moniteur m’a encouragée, pauvre Jeannie Longo sans EPO. Mon amie l’adrénaline m’a portée jusqu’au sommet, d’où je suis redescendue en rappel, aussi à l’aise qu’un koala sur la banquise. Mais j’ai touché du doigt ce plaisir simple qui consiste à se surpasser.
    Deuxième voie, même hauteur, mais prises plus difficiles. Pas l’ombre d’un aigle dans le ciel du gymnase. Mes longs doigts hésitent, inutiles, peinent à m’arracher à cette force invisible qui vous tire vers le bas comme un chagrin d’amour vous plaque au sol, membres inactifs, cœur aplati. Le moniteur a fait son boulot de moniteur. La corde tendue d’Adama m’a offert un pas supplémentaire vers l’épuisement, le renoncement. Puis m’a ramenée lourdement vers le sol, où rampent les hommes et leurs viles bassesses.
    Essoufflée, poignets contractés, j’ai pensé à Miossec, amoureux perpétuellement éploré : « Oui, je respire encore, je respire encore, même à bout de souffle, chaque seconde vaut de l’or. »

    La collection de couverts de mon ami Dominique Mansion.

    Hier, en allant chercher mes cinq réservations à la gare de Tours (ma façon à moi de faire le plein), je tombe sur un bel étal de légumes oubliés. Pas oubliés là, par un voyageur distrait, non. De vrais légumes oubliés. Une jeune femme du stand, pimpante, me tend un bloc de recettes : « Créez votre sandwich SNCF ». Damned ! A partir d’un concours, la Société nationale des cuistots fine-gueules a sélectionné douze créations incluant un ingrédient phare de la région Centre. Pas encore eu le temps de tester (hier, j’avais choisi l’option filet mignon), mais au final ça donne des fouaces au pouligny-saint-pierre, au sainte-maure ou au valençay, un pain garni au crottin de chavignol avec, entre autres, un caramel au vinaigre d’Orléans, un trio d’automne sucré aux poires tapées de Rivarennes et aux reines des reinettes…

    Je donnerais une mention spéciale au Pain « brin de folie », merveille d’inventivité avec des filets de géline déglacés dans du cheverny blanc. Si seulement la SNCF nous servait ce genre d’en-cas en cas de panne prolongée… mais ceci est une autre histoire. La finale a lieu demain, à Tours, entre les douze inventeurs. Pourquoi tant de saveur allez-vous me dire, dans le hall des voyageurs ? Parce que c’est la Semaine du goût pardi !  Ni une ni deux, mon cerveau rembobine : bigre, mais c’est aussi la Semaine de l’énergie ! Déjà que c’est l’Année des Forêts et l’Année des Outre-Mer en même temps.

    Alors je me suis dit que c’était bien la journée de quelque chose, aujourd’hui. Eh bien figurez-vous que non. C’est la journée de rien. Hier, je vous le donne en mille, c’était la Journée mondiale de la ménopause (et les 18 ans de ma nièce). Demain, c’est la Journée internationale des cuisiniers. En attendant la Journée mondiale des cuisinières ménopausées, moi, je vais profiter de cette journée de rien et de ses petits riens. Histoire de récupérer de l’énergie pour vous parler de la Semaine de l’énergie… demain.

    Fixez cet horizon breton : qui sait, vous y verrez peut-être quelques soldes flotter ?

    Ce matin, j’fais mon p’tit tour à Tours, je m’offre Le Perroquet des Batignolles et Chico & Rita en BD (un plaisir d’été parmi d’autres), une mini langue de belle-mère (sansevière, pour les puristes, mais une variété vraiment toute petite) chez ma fleuriste favorite, près de la rue des Trois-Ecritoires où j’habitais jadis, et hop, je passe aux Halles faire mon stock de café moulu avant la fermeture aoûtienne de La Cafetière. Forcément, c’est juste à côté, alors je passe acheter des entremets chez Beillevaire, l’affineur de Machecoul que je fréquente depuis ma prime jeunesse (une autre faiblesse, qui n’est pas qu’estivale, malheureusement pour mes capitons…). Et là, le beau jeune homme à béret m’apprend qu’ils ont ouvert une boutique à Londres, à côté de chez Harrods. « Non, c’est Harrods qui a ouvert une boutique à côté de chez Beillevaire », rétorque son collègue, visiblement malicieux. En attendant, jusqu’où ira l’empire de Pascal Beillevaire ?
    En repartant vers mes pénates, je vois une affiche en vitrine, rue Nationale : « SOLDES FLOTTANTES, prolongation jusqu’au 2 août ». Pourtant, je n’étais pas devant Petit Bateau. J’ai passé mon chemin, mes cabas pleins à la main. Je ne crains pas le mal de mer, mais quand même. Trop de rabais, ça me fait tanguer.