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J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
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    Posts Tagged ‘Tokyo’

    Imaginez une petite pièce d’eau rectangulaire de 2 mètres carrés avec une baignoire relativement basse. Vous déposez votre yukata (kimono léger) dans la minuscule pièce qui sert de sas (et vous n’arrivez pas habillée de pied en cap comme je l’ai fait ce soir). A l’aide du pommeau de douche ou des petites bassines posées au sol, vous vous rincez abondamment près de la baignoire, qui pour l’heure est couverte d’une sorte de mini « liner » destiné à conserver la chaleur de l’eau. Vous enroulez cette protection sur elle-même de manière à pénétrer dans la dite eau, dont la température est idéale pour se relaxer (du moins, ce fut mon cas). Quand vous vous glissez dans la baignoire, elle déborde mais pas de panique, ça n’est pas grave. Il y a un trop-plein conçu à cet effet sur le sol. Ouf. Immergée, vous pouvez donc méditer sans plus attendre sur les bizarreries des dernières 24 heures :

    1 – La vitrine et le slogan en français d’un Love hotel à Tokyo, hier soir, où l’on propose des tarifs pour une heure, deux heures ou plus si affinités confirmées.

    2 – Le mont Fuji revu depuis le shinkansen (le fameux train ultrarapide) en roulant vers Kyoto : il m’a paru trappu, privé de sa cime prisonnière des nuages. Je le suppose plus beau de loin.

    3 – Une ardoise annonçant le beaujolais nouveau dans un resto de Kyoto.

    4 – La première contravention de vélo mal garé (Florent Chavouet en est plusieurs fois victime dans Tokyo Sanpo).

    Vous sortez du bain une fois ce petit film mental achevé. Et là, seulement là, vous vous lavez à grand renfort de savon jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une bulle. Vous retournez alors au bain terminer ce petit rituel, comme il en existe beaucoup d’autres ici. Le mode d’emploi spécifie qu’on peut même chanter une petite chanson (spéciale dédicace au petit être brun).

     

    Le Pacifique à Kamakura

    Le Pacifique à Kamakura, au sud de Tokyo.

    Nawi furi-ki (la terre trembla). Le 11 mars 2011, à 14 h 46 minutes et 44 secondes, un tremblement de terre a ébranlé le Japon pendant plus de deux minutes (9 sur l’échelle de Richter). Le pays s’est déplacé de 5 mètres vers l’est et l’axe de rotation de la Terre a bougé de 10 cm. Grâce aux capteurs disséminés dans tout le pays et au fond des mers, il a fallu une dizaine de secondes pour donner l’alerte jusque sur les écrans de télévision, ce qui a permis, entre autres, de stopper les 27 trains ultrarapides lancés à grande vitesse pour éviter qu’ils ne déraillent. Les deux tours de la mairie de Tokyo (243 m) ont tangué. A Yokohama, au sud de la capitale, un parking souterrain est devenu aérien. Ce jour-là, les sismographes enregistrèrent 78 secousses. Sur toute la semaine, les Japonais en subirent 400. Cela ne prit fin que le 8 juin… Le Japon subit ainsi 20 % des séismes les plus violents enregistrés chaque année dans le monde.

    Source : Fukushima, récit d’un désastre, Michaël Ferrier, NRF Gallimard (dont je vous conseille vivement la lecture).

    Comme l’ornithorynque en Australie, le mont Fuji constitue mon obsession nipponne. C’était déjà le cas bien avant d’y mettre les pieds (idem pour le monotrème à bec). Je savais que ce volcan que nous nommons par erreur Fujyama était visible depuis certaines tours de Tokyo (il n’est qu’à 100 km et tutoie tout de même les 3 800 m), mais je ne m’attendais pas l’entrevoir aujourd’hui à Kamakura. Nous étions dans le temple de Kencho-ji. Après une petite séance de méditation dans le Hojo, ceint par un délicat jardin zen (cf. photo), nous avons grimpé jusqu’au Hanso-bo (Hélène voulait voir le Pacifique, son obsession à elle). Par-delà les cryptomères verts, nous avons pu apercevoir la mer. Hélène m’a attirée vers une petite plateforme de bois où une vulgaire affiche montrait un Fujisan enneigé. En nous concentrant sur la brume qui enveloppait l’horizon, nous avons fini par en distinguer la forme parfaite, irréelle, comme une aquarelle délavée. J’ai même assez vite deviné la neige qui recouvre une partie de son flanc sud.

    En rentrant à Tokyo, Hélène (décidément, l’aurais-je embarquée pour ça ?) m’a sortie de ma torpeur métropolitaine pour me signaler de nouveau la silhouette conique, dessinée cette fois à l’encre de Chine sur un ciel coupé en deux comme une toile de Rothko : orange en bas, bleu sombre au-dessus. Vision fugace. Je ne suis pas certaine d’arriver à 36.

     

    Les vélos : bien plus nombreux que je ne l’imaginais, ils sont omniprésents dans la ville, du moins dans le nord-ouest, et plutôt de style hollandais. Par temps de pluie, les cyclistes tokyoïtes pédalent élégamment un parapluie dans une main, le guidon dans l’autre. A petite vitesse donc.

    • Les toilettes : quel que soit le modèle – à la turque (version nipponne), à lunette chauffante (même dans de petits restos) ou sophistiqué (avec jet d’eau tiède à deux directions et intensité modulable + fond sonore de cascade à volume réglable) – leur propreté est toujours irréprochable.

    Les chiens : généralement de petit taille, ils ne dédaignent pas être habillés et circulent parfois en poussette. Plus sobres et plus autonomes, les chats tolèrent des colliers incrustés de (faux ?) diamants et présentent souvent une queue atrophiée.

    • Les fils électriques : abondants, ils forment des nœuds qui attirent l’œil vers le ciel. On a envie de les démêler pour rendre service.

    • Les cimetières : ils sont hérissés de panneaux verticaux en bois couverts d’idéogrammes envoûtants comme un mikado géant.

    • Les statuettes des temples : qu’elles soient Bouddha ou renards, elles sont munies d’un bavoir rouge orangé en plus ou moins bon état qui nous intrigue.

    Photos 2, 4, 5 et 6 by Neelhe.

    Si le premier oiseau entraperçu depuis la fenêtre de ma chambre était une sorte de guêpier coloré, les cris graves des grands corbeaux dominent.

    Mes premières images de Tokyo le jour sont celles d’Ueno, où nous logeons. Nous avons pris un petit bus pour nous rendre dans le quartier d’Asakusa, dans le nord-est de la ville, où se trouve le fameux temple bouddhiste de Senso-ji. Là, nous nous sommes prêtées au rituel qui consiste à tirer un bâton en bois chiffré qui renvoie vers un petit tiroir d’où l’on ressort une feuille. Celle-ci prédit votre avenir. Je vous renvoie à cet égard au blog d’Hélène, qui décrit fort bien ce petit moment, dans les brumes d’encens. Un endroit magique, très fréquenté.

    Autre moment fort de la journée, la rue Kappabashi, « quartier des ustensiles de cuisine » où j’ai enfin acheté le couteau santoku dont je rêvais, ainsi qu’une petite poêle (rectangulaire) à omelette japonaise (tamago yaki).

    Après un vol sans encombre (avec Laurent Voulzy !) et peu fatigant, arrivée sereine à Tokyo, où nous trouvons sans souci notre quartier, Ueno, après 1 h 40 de « RER » et le ryokan Katsutaro (merci quand même la boussole et le plan). Avons déjà exploré la supérette voisine (saké et muscadet se côtoient) et bu un verre de saké dans un bar sympathique. Atmosphère très calme dans ce quartier cerné par un immense parc (zoo, musées…), beaucoup de vélos. Zéro stress. Le premier oiseau aperçu ce matin depuis ma chambre est une sorte de guêpier très coloré.