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    mai, 2012

    Le château de ChenonceauRousseau devint gros à Chenonceau. Mais pas que. Il aura fallu attendre le tricentenaire de sa naissance pour le savoir ! Engagé comme secrétaire et précepteur par la belle Louise Dupin, qui tenait régulièrement salon au château, il l’aida à rédiger un ouvrage sur l’égalité des hommes et des femmes. Jamais publié, ce manuscrit de 400 feuillets éminemment féministe fut éparpillé en ventes publiques. Jean-Marc Vasseur, responsable culturel de l’abbaye royale de Chaalis, nous a expliqué ce matin, durant le vernissage, combien il a eu plaisir à éplucher ces archives. Une partie de ces textes inédits sont présentés depuis aujourd’hui dans la somptueuse galerie du château (celle qui enjambe le Cher), à travers l’exposition « Rousseau heureux à Chenonceau », où l’on dévoile un pan méconnu de la vie du philosophe. A Chenonceau, Rousseau ne fit pas de botanique, mais de la musique. Il venait de mettre au point un système destiné à faciliter la lecture des portées. L’exposition présente cette notation simplifiée, populaire au XIXe siècle, connue en Chine et au Japon. J’ignorais que Rousseau composait. L’expo propose à l’écoute un CD de quinze pièces de sa facture sous le titre « Consolations des misères de ma vie ».

    A la fois riche et synthétique, l’expo s’intéresse aussi au régime idéal selon Rousseau. Pas un régime politique, non ! Le jeune Jean-Jacques avait aussi des idées bien arrêtées sur les nourritures terrestres. « Jean-Jacques Rousseau n’était pas ce barbon atrabilaire qui mord la main de celui qui le nourrit, aime à rappeler Jean-Marc Vasseur, également auteur de Jean-Jacques Rousseau dans son assiette. Il ne s’estimait pas gourmand, mais sensuel », appliquant bien avant l’heure les préceptes de nos diététiciens et locavores.  Il refusait les produits hors saison, les mets exotiques « dispendieux par le fait du transport ». Pourfendeur de la falsification des aliments et des boissons, peu enclin à l’alimentation carnée, Rousseau était aussi bon œnologue, sans trop se soucier toutefois des cépages. A l’époque, le champagne était très apprécié. On apprend d’ailleurs au passage que les verres n’étaient pas à table. Il fallait solliciter un laquais pour se voir servir une rasade, avant de lui remettre son verre ! « Mangez de tout, n’abusez de rien », aurait déclaré ce précurseur de Weight Watchers ! Ça tombe bien, l’été revient. Relisez Rousseau à la guinguette.

     

    Pour la première fois depuis le début de ce printemps désastreux, j’ai senti dans cette soirée une douceur estivale. Presque lourde. Et remarqué qu’enfin, il faisait encore jour quand je suis sortie du ciné. En arrivant chez moi, envie de rester dans la fiction. J’allume le poste, où se joue Etreintes brisées, d’Almodovar. Coïncidence : je sors d’un film espagnol, En 80 jours,  et je retrouve un film espagnol. L’un est tourné à San Sebastian, au Pays basque, l’autre en partie à Lanzarote, une île que j’ai explorée l’an passé en randonnée. C’est avant tout pour y retrouver des paysages que j’ai envie de revoir ce mélo.

    Quelques recherches plus tard, je découvre dans le dossier de presse que le nœud du film est une photographie prise par le cinéaste sur la plage d’El Golfo. Lors de sa première visite sur l’île volcanique (qui a aussi inspiré une nouvelle étonnante de Michel Houellebecq), Almodovar a immortalisé cette plage de sable noir sans remarquer le couple enlacé qui figurait en bas de l’image. Il ne le découvrit que sur le tirage et décida que cette étreinte renfermait un secret. Il a cherché ce couple en vain jusqu’à la fin de son séjour, imaginé leur histoire. A défaut de la raconter, il décida de faire de Lanzarote un décor. Mais jamais l’île ne trouvait sa place dans les scénarios qu’il imaginait. Jusqu’à Etreintes brisés, sorti en 2009, une année où, moi aussi, j’étais en morceaux. Dans le film, la photo donc, est punaisée dans le bungalow où se réfugient Mateo et Lena, les amoureux en cavale, sur la plage de Famara.

    Je me souviens avoir arpenté les falaises de Famara, face à l’île de la Graciosa. Un moment de grâce gravé dans mon cortex, sauvage et beau. Dans le film vu ce soir au Festival Désir…désirs, les deux femmes septuagénaires rejouent leur baiser de jeunesse sur l’îlot de Santa Clara, dans la baie de San Sebastian. En 80 jours ou pas, à chacun ses tours du monde.

    Photo : La plage d’El Golfo… sans le couple enlacé. Caché derrière le rocher ? © Catherine Levesque

    Une grotte de LanzaroteFuite urinaire, mycose vaginale, monte-escalier Stannah… La réclame, vers 14 h 30, à la télévision, a quelque chose de flippant. Dieu merci je ne suis pas dans la cible, du moins pour l’instant. Juste un hasard d’emploi du temps qui fait que je déjeune plus tard que d’habitude. J’avais piscine. Avec Marie, on s’est cassé le nez en arrivant au Lac. C’était fermé. Alors pour patienter, on a fait du qi gong le long du Petit Cher, perdues dans la verdure. En regardant Le Journal de la Santé, je me dis que pour un peu, on faisait du paléofitness sans le savoir. Il aurait fallu pour ça qu’on enfile nos maillots de bain et qu’on se mette pieds nus. Le paléofitness, ça fait un tabac, paraît-il, aux Etats-Unis (pourquoi les inventions les plus saugrenues sont-elles toujours yankee ?). Aux antipodes de la salle de gym que l’on rejoint volontiers en escalator, le paléo-pratiquant s’adapte à ce que la nature lui propose : il grimpe aux arbres, soulève des troncs, se déplace à quatre pattes si besoin sous les branches basses, nage quand il y a de l’eau et est prié de ne pas geindre quand il se sectionne le gros orteil sur un caillou aiguisé. Et il jeûne, s’il vous plaît… sans râler.

    Bref, si l’on excepte la pomme de midi et les vieilles Stan Smith, disons qu’avec Marie, nous avons touché le paléofitness du doigt, et ce d’autant plus que nous avons poussé le vice jusqu’à aller nager après le qi gong. Héroïque.

    L’étape suivante, ce sera peut-être la grotte. Pas celle de Platon, mais celle de Daniel Suelo, un anthropologue américain qui vit depuis douze ans dans une caverne de l’Uath, sans argent. Au fait des technologies modernes, notre Homo desargentus se rend régulièrement dans une bibliothèque publique pour alimenter son blog. Moi je dis, chapeau mon gars Suelo. Ici, il y a bien quelques troglos vides à investir, mais quant à alimenter mon blog depuis la paléo-bibliothèque de Tours…