Mon blog sur Tumblr

J'anime un 2ème blog dans lequel je propose une sélection de sites Web, de vidéos et d'articles divers trouvés sur Internet.
> monhoazin.tumblr.com
Les derniers articles ci-dessous :

    février 14th, 2012

    Une souris tricotée ?Il m’est arrivé une chose étrange hier. En mettant un peu d’ordre dans un tiroir qui en avait bien besoin, je suis tombée sur 250 francs. Juste après, je regarde les infos et paf, on m’annonce qu’il ne reste que la semaine pour transformer ses vieux billets en euros sonnants et trébuchants. Je ne suis jamais allée à la Banque de France. Une occasion en or, si j’ose dire.

    Profitant d’une course à La Poste, je déboule dans l’institution où il faut montrer patte blanche. A la Banque de France, on ne rigole pas. Il est 15 h 29 et bien sûr, ça ferme à 30. « Revenez demain » me crachote un homme invisible que j’imagine, allez savoir pourquoi, un peu sadique.

    Echaudée, je consulte sur le Net les horaires fantaisistes de la Banque de France pour ne pas me casser le nez deux fois devant l’irréductible cerbère. Je vise au milieu, pour être sûre, des fois que sa montre ferait grève. Je franchis la première porte, passe devant les convoyeurs de la Brinks et me demande comment ça marche, tout ça. Qui fait l’argent, combien, en vertu de quoi ? J’ai bac + 5 et je n’y comprends rien… C’est moche.

    Nouvelle porte, nouvelle victoire : ma pièce d’identité a conquis le portier. Je rejoins solennelement la file dans la grande salle de marbre. Derrière l’hygiaphone, le guichetier est en chemisette, preuve que je viens d’arriver dans un écosystème exotique. L’ambiance est glaciale, son armoire blindée ressemble à un Frigo géant, mais il fait chaud. Une femme en oublie ses gants.

    Tous les employés semblent avoir été punis, condamnés à vivre sous des néons qui délivrent une lumière verdâtre à faire défaillir Derrick. Ils sont, à quelques exceptions près, munis de lunettes et ne se parlent pas. A la Banque de France, on ne rigole pas.

    Pourtant, je me réjouis à la vue du billet que tient dans la main la jeune femme qui patiente devant moi. Même sans lunettes, l’indice ne fait aucun doute. Un peu penaude, elle se présente au guichetier réchauffé.

    – Qu’est-il arrivé à ce billet ?

    – Une souris.

    – Pardon ?

    – Il a été grignoté par une souris.

    Je souris. Pas eux.

    – Il faut leur donner autre chose à manger, rétorque-t-il avec professionnalisme, avant de lui restituer une petite coupure parfaitement épargnée par les dents d’un rongeur.

    Mon tour arrive .

    – 250 francs = 31,18 euros. Signez là.

    Pas perdu ma matinée, moi.

    Photo : CC BY Anifan-NC-ND 2.0